Une trentaine de personnes ont tenu un rassemblement de solidarité avec les cancéreux et pour réclamer un accès équitable aux soins, ce samedi 4 mai, devant le Centre Pierre et Marie Curie (CPMC), à l’hôpital Mustapha-Pacha, à Alger, a-t-on constaté sur place. « Val-de-Grâce pour tous ! » proclamait une affiche que tenait un lycéen venu de Rouiba pour assister à la manifestation.
« Les malades se soignent gratuitement, mais la situation des centres de soins à Alger et à Oran est révoltante, alors que les politiques partent à l’étranger pour un mal de ventre », déplore ce lycéen. « L’hospitalisation du président de la République au Val-de-Grâce est la goutte qui a fait déborder le vase », ajoute-t-il.
Des étudiants, des militants des droits de l’Homme et des politiques ont répondu à un appel anonyme lancé sur le réseau social, Facebook, le 29 avril dernier, après l’hospitalisation du président de la République, le 27 avril dernier, en France. « Il n’est pas normal qu’un enfant meure à cause d’un manque de médicament et qu’une personne hors d’âge soit transférée à l’étranger et que la sécurité sociale la prenne en charge », estime Sofiane Djilali, de Jil Jadid.
Le président Bouteflika a été hospitalisé samedi dernier au Val-de-Grâce, après un mini-AVC. Le patron de l’UGTA, Abdelmadjid Sidi Saïd, est également à l’étranger pour des soins, ainsi que le ministre délégué aux Affaires maghrébines et africaines, Abdelkader Messahel.
Les responsables politiques et les hauts gradés de l’armée se soignent à l’étranger dans les meilleurs hôpitaux et les autres malades se contentent d’hôpitaux légués par le colonialiste français et sont confrontés aux pénuries récurrentes de médicaments et à la saturation des structures hospitalières. L’Algérie a construit un seul CHU depuis l’indépendance, à Oran, ce qui illustre le peu d’intérêt accordé par les autorités au secteur de la santé.
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