Je viens de lire un article paru aujourd’hui et qui m’a bouleversé. Une histoire bouleversante qui vient de détruire une famille et qui vient de se terminer par la mort d’un handicapé.
Voir mourir d’inanition et de froid un jeune homme de 16 ans, handicapé dans un grand pays au XXI siècle , de surcroit riche et musulman, est immoral.
Le drame de la famille Boumediène doit éveiller les consciences. Boumediène Benkhelifa, un jeune garçon âgé de 16 ans, handicapé vivant avec sa famille dans le dénuement total dans la populeuse cité Hattab Ahmed dit Chaâbet Arbia, à Frenda, 50 km à l’ouest du chef-lieu de la wilaya de Tiaret, a été retrouvé mort d’inanition par les services de sécurité dimanche à 16h.
L’alerte aurait été donnée par un voisin. La victime a été aussitôt évacuée vers l’hôpital Ibn Sina de la ville. Dans cette structure il a été constaté «une mort par hypothermie et malnutrition». La famille de la victime composée de quatre enfants ne dispose même pas du minimum pour vivre dans la décence dans l’Algérie du faste. La mère étant décédée, le vieux père est sans ressources. Djemaâ, 12 ans, et Messaouda sont malades mentaux et ne disposent pas de cartes de handicapé et ne bénéficient pas de pension ou d’aide quelconque. Kheïra âgée de 9 ans n’est pas enregistrée à l’état civil et ne possède donc aucun document.
Allel, 37 ans, a disparu la veille de la découverte de Benkhelifa. Des appels incessants dont ceux d’une association locale Besma pour une prise en charge de cette famille n’ont pas trouvé une oreille attentive. Son jeune président dit «avoir alerté tout le monde, en vain». La famille Boumediène vit dans l’extrême pauvreté et pour paraphraser un confrère, elle vit à l’âge de la pierre. Cette famille, oubliée par la société et les pouvoirs publics, s’entasse dans un taudis et ne possède ni vêtements ni literie. La brique leur sert comme oreiller et des haillons pour se couvrir. Cela intervient paradoxalement en marge de la célébration de la Journée mondiale des handicapés.
Fawzi Amellal du quotidien El Watan du 05/12/2012 (lire ici)